J’ai enfin pu accéder à ma ruche(tte) et l’ouvrir pour la première fois… émotion… J’étais seul puisqu’Antoine, qui avait dit -voilà trois jours- bien vouloir m’accompagner ne voulait plus, hier, avoir à faire ce déplacement, hélas…
Après deux essais d’allumage réussi (presque trop facile) de l’enfumoir ces derniers jours, là je me suis bien raté : je l’allume… c’est pas terrible mais suffisant (comme quoi, pour l’enfumoir il faut bien faire, et sinon recommencer l’allumage jusqu’à bon résultat) mais le temps que j’enfile ma vareuse, m’approche de la ruche, enfume un peu l’entrée… et il est quasi éteint… zuuut !
Bon, comme les abeilles ont l’air très calmes (même pas besoin de leur chantonner « bonjouhour, c’est votreuh petit papounet qui vous rend visiiiteuh… »). je continue calmement : je retire le toit… et là je vois ce que je craignais : mais oui, bien sûr, rien n’est prévu pour effectuer le nourrissement… et Antoine, qui ne peut l’ignorer, ne m’en a rien dit (je commence a avoir sérieusement envie de trouver un autre parrain !). J’étais venu pour voir cela entre autres… c’est vu… Je pourrais arranger ça en construisant une hausse spéciale… si je laisse la colonie dans cette ruchette pour l’hiver… la suite du texte donne la réponse…
Je retire ensuite le couvre-cadres : ici une simple feuille de plastique transparent… en été ça suffit mais pas dès qu’il fera frais… à modifier rapidement. Et là je vois l’intérieur de la ruche et ce n’est pas beau : les abeilles sont groupées sur les deux seuls cadres garnis d’alvéoles anciennes qu’Antoine a fourni pour la capture de l’essaim et elles n’ont rien construit depuis sur les 4 autres cadres qu’il a ajoutés ensuite, début juillet. Autant dire que leurs réserves de miel sont extrêmement faibles et que c’est très mauvais signe. De plus tout est un peu de travers parce qu’il n’y a rien pour forcer l’espacement correct des cadres en bas de caisse.
Ça va très très mal. L’essaim est faible et n’aura, en plus, jamais assez de nourriture pour l’hiver (mais ça je peux le compenser par nourrissement… si le modèle de ruche le permet)… mais du peu que je m’y connais par les lectures que je fais actuellement, je crains que cet essaim soit orphelin : s’il n’a plus de reine, il n’a aucun avenir. les abeilles mourront les unes après les autres au bout de leur temps de vie (45 jours env.) et ne seront pas remplacées : avant six semaines la ruche sera totalement vide…
Le seul moyen de vérifier cela est de soulever les deux cadres sur lesquels elles travaillent : s’il y a du beau couvain sur l’un d’eux, il y a peut-être de l’espoir : une reine vivante et des naissances encore à venir… mais les alvéoles de ces deux cadres se rejoignent car ils étaient en partie trop proches… donc pour les sortir il va falloir couper dans la cire et c’est risqué pour la colonie…
Il ne faudra donc faire cette nouvelle manip un peu violente qu’en étant prêt à transférer la colonie dans un meilleur habitat… un transfert à la mi-août ? une aberration au yeux de praticiens vertueux, mais je crois n’avoir pas le choix. Cette ruchette n’est vraiment pas bonne pour contenir des abeilles pendant un temps prolongé.
De plus, peut-être la reine a-t’elle été tuée ou perdue pendant la capture de l’essaim ou ensuite dans le transport, ou ?? Si c’est le cas l’essaim orphelin ne fait que régresser lentement depuis sa capture, voilà six semaines…
Mais maintenant je sais exactement ce je dois faire : modifier la ruche à 10 cadres avec deux faux cadres en bois-plein de façon à ne laisser de place utilisable que sur les 4 cadres centraux : il y aura là bien assez de place pour cet essaim faible et je pourrai, par-contre, les nourrir correctement car la ruche m’a été fournie avec une hausse spéciale pour ça. elles auront donc une chance de ne pas mourir de froid et de faim…
Je dois construire ces deux faux-cadres en bois-plein de façon qu’ils s’ajustent au mieux à la caisse. les abeilles rempliront le contour de propolis et ainsi sera créée dans la ruche une pseudo ruchette, adaptée à la faiblesse de l’essaim. Ensuite transférer la colonie en regardant bien le contenu des deux cadres principaux. C’est pour cela que j’y suis retourné ce soir à la tombée de la nuit, pour retirer la ruche de dessous la ruchette (que j’avais eue la mauvaise idée de poser par-dessus en attendant le transfert)… je l’ai ramenée chez moi et vais pouvoir la modifier. ensuite je la placerai dans un lieu plus ensoleillé que l’actuel et j’y transférerai la colonie… et j’en saurai alors beaucoup plus…
Cet après-midi, avant d’y aller et ce soir en rentrant j’ai lues plein de choses passionnantes sur le Net pour une conduite plus écologique du rucher, plus respectueuse des abeilles, notamment fondée sur les travaux de l’abbé Warré au début du XXe siècle : la Dadant n’est vraiment bonne que pour l’apiculteur (productiviste) mais pas trop pour les abeilles… et je commence à rêver de ruches octogonales et sans cadres, de hausses que l’on ajoute par le bas et de cire renouvelée naturellement chaque année… un autre monde… accessible à l’amateur (quelques ruches) qui aime ses abeilles… j’en parlerai plus tard…
Un point positif : pendant ma visite les abeilles sont restées très calmes (sont-elles complètement déprimées ???) et moi aussi et ça s’est bien passé. et n’était que les problèmes s’accumulent sur ce premier essaim, rien qui me donne envie d’arrêter tout, au contraire. donc l’hiver, période de latence pour les insectes, va me paraître très très long. mais cette fois, en mai je serai prêt pour faire correctement les choses. Ce soir, comme prévu, il pleut, et c’est bien pour ça que je voulais faire le point avant.
Hum, mes premières petites abeilles vont-elles survivre ??? suspens maximal. En tous cas, en s’y mettant, on apprend très vite beaucoup de choses.