Les fables de Jean de La Fontaine sont supposés être d’édifiants moyens de comprendre la vie et apprendre à respecter les lois du bien faire et du bien être.
Cela dit, certains de ces textes peuvent aussi être différemment conclus et donc interprétés.
Ainsi de la fable Le Laboureur et ses enfants, dont voici l’original et, à la suite, deux propositions de dénouement différent :
Travaillez, prenez de la peine :
C’est le fonds qui manque le moins.
Un riche Laboureur, sentant sa mort prochaine,
Fit venir ses enfants, leur parla sans témoins.
Gardez-vous, leur dit-il, de vendre l’héritage
Que nous ont laissé nos parents.
Un trésor est caché dedans.
Je ne sais pas l’endroit ; mais un peu de courage
Vous le fera trouver, vous en viendrez à bout.
Remuez votre champ dès qu’on aura fait l’Oût.
Creusez, fouiller, bêchez ; ne laissez nulle place
Où la main ne passe et repasse.
Le père mort, les fils vous retournent le champ
Deçà, delà, partout ; si bien qu’au bout de l’an
Il en rapporta davantage.
D’argent, point de caché. Mais le père fut sage
De leur montrer avant sa mort
Que le travail est un trésor.
Que l’on pourrait conclure ainsi :
………………………….; si bien qu’au bout de l’an,
le terrain, tout défoncé,
était impropre à cultiver.
D’argent, point de caché
Et le père fut bien insensé
De croire les mener
ainsi à la prospérité,
en leur faisant espérer
que l’appât d’un difficile mais rapide gain
peut remplacer un labeur patient et serein.
ou bien encore comme cela :
………………………….; si bien qu’au bout de l’an,
chacun, de trésor n’ayant point trouvé,
soupçonna les autres d’avoir triché.
Une terrible querelle s’ensuivit,
laquelle, ruinant les héritiers en procés,
leur fit vendre la terre et autres acquis,
et famille comme domaine finirent dévastés.